Les limites du bon sens à domicile.
Qu’est ce que le « bon sens »?
Notre « bon sens » repose sur nos comportements naturels, nos logiques, nos évidences, nos réflexes.
« C’est logique que dans telle situation… on fait comme ça…! «
« C’est évident qu’on ne dit pas…! »
Oui mais voilà.
Parce que nous sommes des êtres humains, le « bon sens » de l’un peut être très éloigné du « bon sens » de l’autre !
Notre « bon sens » dépend d’un ensemble de paramètres qui nous sont propres :
- Notre caractère
- Notre éducation
- Nos valeurs
- Notre vécu
- Nos connaissances
Le « bon sens » est une notion très subjective.
Le « bon sens » suffit-il, pour avoir un comportement professionnel, quand on travaille au domicile privé d’une personne fragilisée ?
On peut être une* aide à domicile très motivée et impliquée, avec une forte conscience professionnelle, et avoir un « bon sens » très éloigné d’un « comportement professionnel ».
Les comportements naturels peuvent amener l’aide à domicile à :
- Réaliser des tâches qui ne relèvent pas de ses missions
- Ne pas oser dire non lorsque le bénéficiaire la sollicite au-delà des limites
- Parler de ses propres difficultés aux bénéficiaires
- S’immiscer dans la vie privée des bénéficiaires
- Faire « comme elle fait chez elle », sans prendre en compte les habitudes des bénéficiaires
- Faire/décider « à la place » du bénéficiaire parce que ça va plus vite
- Se mettre ou mettre le bénéficiaire en danger
- …
L’idée n’est pas de réprimer tout comportement naturel. Au contraire !
La responsabilité de l’employeur est de cadrer les comportements attendus pour garantir, a minima, ce qui va se passer quand l’aide à domicile et le bénéficiaire seront seuls, à domicile, dans cet espace de liberté, d’intimité, de convivialité et de confidence qui devient lieu de travail.
Cadrer le « bon sens » pour garantir, a minima, à court et long terme :
- La qualité des interventions
- La qualité de vie au travail (de l’aide à domicile et de ses collègues)
- La qualité de vie à domicile des bénéficiaires et entourage
- La sécurité physique et psychologique des aides à domicile et des bénéficiaires
Autre question essentielle :
Quelle place donner au « bon sens » du bénéficiaire quand on intervient pour et chez lui ?
Son « bon sens » peut être très différent de celui de chaque aide à domicile.
Les consignes rassurent et sécurisent.
Surtout quand on travaille seule, éloignée des collègues et de l’encadrement.
Cela permet de mieux s’adapter (dans la limite de !).
En l’absence de cadre, le risque est de s’adapter… sans limite !
Le cadre pose les fondations de relation de confiance, à distance.
Il permet à l’aide à domicile d’adopter un comportement professionnel, qui protège (le bénéficiaire et l’aide à domicile, à long terme), tout en restant elle-même.
*une/un