Les aides à domicile peuvent-elles réagir face à certains propos déplacés des bénéficiaires ou de leurs enfants ?
En côtoyant régulièrement des aides à domicile, je prends conscience de l’ampleur du phénomène.
Lors des formations à la relation d’aide, elles évoquent sans tabou ce qu’elles subissent au quotidien.
Bien sûr, la plupart des bénéficiaires sont très respectueux et bienveillants vis à vis des aides à domicile.
Cependant, un certain nombre de bénéficiaires (ou de fils de bénéficiaires) ont des comportements déplacés.
À travers leurs remarques sexuelles, leurs « blagues » (qui ne font rire qu’eux-mêmes), leurs allusions, leurs regards soutenus, leurs propositions parfois…
Je pourrais citer des dizaines d’illustrations que me rapportent régulièrement les aides à domicile…
Je connais peu d’aides à domicile qui n’aient jamais été confrontées à ce phénomène.
La première fois qu’elles subissent ça, les aides à domicile restent souvent sans voix. Tellement surprises.
Elles sont mal à l’aise, gênées. Parfois même choquées.
Mais ne disent souvent rien. Ni au bénéficiaire, ni au bureau.
« Ça va passer » se disent elles.
Il va se calmer. Et arrêter son humour déplacé.
Sauf que ça recommence. Souvent. Encore. Et encore.
Est-ce qu’elles doivent considérer que ça fait partie du métier de subir ça ?
Tant qu’il ne fait que parler et ne passe pas à l’acte, on ne dit rien, ce n’est pas si grave ?
Est-ce qu’elles doivent prendre sur elles et faire comme si de rien n’était ?
Est-ce que les aides à domicile n’ont pas assez d’humour pour rigoler aux blagues sexistes et répétitives de certains bénéficiaires ?
Le bénéficiaire est seul avec l’aide à domicile. Seul dans son domicile, son espace de liberté.
Si elle ne dit rien, pourquoi il arrêterait ses « blagues » la fois d’après ?
Mais comment le faire arrêter sans se fâcher avec lui ? Sans s’énerver ?
Quand ça fait des semaines que vous supportez sans rien dire (passivité), le jour où vous n’en pouvez plus, ça explose (agressivité).
Et logiquement, l’aide à domicile ne veut plus aller chez ce bénéficiaire.
Mais que va-t-il se passer avec la remplaçante ?
Les paroles déplacées vont-elles cesser par miracle ?
Quelles sont les solutions pour permettre à l’encadrement de faire cesser ses pratiques et diminuer les risques psychosociaux qui en découlent ?
- Aborder ce sujet avec les aides à domicile en mode proactif.
- Expliquer (cadrer) les comportements attendus si ces agissements se produisent.
- Leur permettre d’acquérir des techniques de communication pour développer leur assertivité et savoir (oser) réagir avec fermeté et
- bienveillance dès les premières dérives.
- Faire remonter systématiquement et rapidement au bureau les propos déplacés.
- Recadrer le bénéficiaire et/ou l’entourage avec bienveillance et fermeté.
- Réaliser un suivi pour veiller au bon rétablissement des conditions de travail.
Nb : La problématique évoquée dans ce post ne concerne pas les propos engendrés par des troubles psy ou certaines pathologies.