Le harcèlement sexuel dans l’aide à domicile
Histoire vraie
Lors d’une formation, Xavier, aide à domicile de 40 ans, raconte.
Il intervient chez Mme V, 82 ans, pour l’aide à la toilette. Mme V n’a pas de pathologie particulière, juste une perte d’autonomie.
C’est la 3ème fois qu’il y va.
Mme V se sent en confiance.
Un peu trop d’ailleurs.
Dés qu’il tourne le dos, elle en profite pour lui mettre la main aux fesses !
Il réagit verbalement.
À quoi Mme V répond en rigolant « À l’âge que j’ai, je vais pas me gêner quand même ! ».
J’entends (malheureusement) régulièrement des histoires de harcèlement sexuel (voire d’agression) de la part de bénéficiaires hommes vis à vis d’intervenantes à domicile. Rarement l’inverse. Encore moins de la part d’une personne âgée.
L’histoire peut faire sourire au 1er abord.
Une mamie émoustillée par la vue d’un jeune homme…
Mais Mme V est surtout une personne sans-gêne qui pense que :
- Une main aux fesses « ça fait pas de mal »
- Son âge et sa dépendance l’excusent et lui autorisent tout.
- « Un homme qui se fait toucher les fesses c’est pas si grave, c’est pas pareil que si c’était une femme » .
Ah oui ? Pour quelle raison ?
C’est tout aussi grave et inadmissible.
Mme V sachez qu’une main aux fesses est une forme d’agression sexuelle.
Mme V, ce n’est pas parce que :
- Vous êtes fragilisé.e
- Vous payez une prestation d’aide à domicile
- Vous êtes seul.e avec l’intervenant.e
- Que vous pouvez vous autorisez à tout dire ou tout faire ! Même sous couvert d’humour (quel humour ?! )
Hommes/femmes même combat !
Intervenants/intervenantes à domicile même respect !
Les violences sexistes et sexuelles à domicile ne doivent plus être un tabou.
Le sujet doit impérativement être abordé :
- Lors de l’embauche afin que chaque aide à domicile sache clairement comment réagir en cas de dérive verbale ou physique chez un.e bénéficiaire.
- Lors de la visite de mise en place afin que chaque bénéficiaire soit conscient de l’intolérance (c’est le cas ?) de ce type de comportement et des conséquences sur le contrat le cas échéant.
Agir en mode proactif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles c’est (notamment) réduire les RPS omniprésents chez les aides à domicile.
Le bénéficiaire (et l’entourage) est un acteur majeur des conditions de travail des aides à domicile.
Un bénéficiaire informé (cadré) est un bénéficiaire éclairé. Le respect doit être mutuel.
Et vous ?
-Quelle est la politique de votre structure concernant les violences sexistes et sexuelles à domicile ?
-Est-elle définie et traduite en bonnes pratiques (consignes) à destination de l’encadrement et des intervenant.e.s ?